Kathleen Gyssels over de Franse en Engelse Caraïben
La Caraïbe et sa diaspora clament un imaginaire commun, des préoccupations esthétiques et éthiques qui se font écho, au-delà des ondes linguistiques qui diffractent « la communauté imaginée » caribéenne. Or, ces littératures sont rarement comparées, le comparatisme demeure trop souvent une impasse. À partir de cinq « raverses », dix auteurs franco- et anglophones sont ici comparés. Juxtaposant dans chacun des chapitres une voix anglophone et une voix francophone de cette Caraïbe étendue, de frappantes concordances, au-delà de la balkanisation, apparaissent. Ressemblances dans l’usage de la slave narrative chez Morrison et Condé, dans le tabou du gender chez Baldwin et Damas, dans la popularité du travelogue en Amérique du Nord et dans l’intérêt que lui portait Laferrière et Danticat ; ou encore même l’absence de la Créole dans les fictions sur la Révolution haïtienne (Fignolé et Smartt-Bell). Enfin, les débuts respectifs de Harris et de Glissant esquissent déjà, de manière parallèle, la créolisation (esthétique, stylistique, thématique).
Kathleen Gyssels est professeur de littératures francophones postcoloniales à l’Université d’Anvers. Auteur de Filles de Solitude. Essai sur l’identité antillaise dans les [auto-]biographies fictives de Simone et André Schwarz-Bart (1996) et de Sages sorcières? Révision de la mauvaise mère dans Beloved (T. Morrison), Praisesong for the Widow (P. Marshall) et Moi, Tituba (M. Condé) (2001), elle dirige un groupe de recherche en littératures postcoloniales.
Kathleen Gyssels, Passes et impasses dans le comparatisme postcolonial caribéen. Cinq études.
Paris: Honoré Champion, coll. “Bibliothèque de littérature générale et comparée” n°86, 2010, 384 p
EAN13 : 9782745319883.
€ 88